En effet, dès 2025, plusieurs dispositifs fiscaux avantageux bénéficient exclusivement aux retraités, ce qui est loin de satisfaire tous les milieux économiques.
Des mesures fiscales sur-mesure pour les seniors
Pour l’année fiscale 2025, le gouvernement perpétue plusieurs mesures réservées uniquement aux retraités. Trois niches fiscales majeures leur permettent de réduire significativement leur imposition, intensifiant le mécontentement d’autres contribuables, notamment les entrepreneurs.

La stratégie avantageuse du dispositif Loc’Avantages
Afin d’encourager l’accès au logement à loyer modéré, l’État prolonge jusqu’en 2027 le dispositif Loc’Avantages. Réservé au retraité propriétaire, il propose une réduction d’impôts conséquente :
- 15 % si le logement loué est 15 % inférieur aux prix du marché
- 30 % pour un loyer inférieur de 20 % par rapport au marché
- 45 % en cas de tarif 30 % inférieur aux prix locaux
- 65 % avec l’intervention d’une association agréée par l’État
Cette niche fiscale exclusive inquiète cependant les entrepreneurs, déjà soumis à une pression fiscale élevée et qui, eux, n’ont pas accès à une telle réduction.
La location meublée non professionnelle : privilège fiscal notable
Autre dispositif limité principalement aux retraités : le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP). Il accompagne financièrement les seniors détenteurs d’un bien mis en location meublée, en leur proposant deux options avantageuses :
Type d’imposition | Avantage fiscal |
---|---|
Micro-BIC | 50 % d’abattement sur les loyers perçus |
Régime réel | Déduction intégrale des charges liées au bien |
Une fois encore, cette opportunité est inaccessible aux « Loueurs en Meublé Professionnels » enregistrés sous un statut entrepreneurial.
Les donations familiales exonérées
Les retraités peuvent également transmettre une somme significative à leurs descendants sans payer d’impôt sur cette donation. En 2025, chaque retraité pourra céder jusqu’à :
100 000 euros par bénéficiaire, exonérés totalement des droits de donation. Ce montant peut atteindre 300 000 euros si plusieurs membres de la famille en bénéficient.
Cette mesure n’est applicable que si les fonds contribuent à l’achat d’une résidence principale ou à des rénovations énergétiques, et à condition que le bien ainsi acquis soit conservé au moins cinq ans.

La colère des entrepreneurs face aux privilèges fiscaux exclusifs
Les avantages discrétionnaires octroyés aux retraités font réagir les entrepreneurs.
Ces derniers regrettent l’absence de mécanisme semblable adapté à leur propre situation, jugée souvent plus précaire et complexe.
Alors que les start-ups et PME rencontrent régulièrement des obstacles administratifs et fiscaux conséquents, l’attribution de niches fiscales exclusivement réservées aux seniors influe négativement sur leur moral et leur sentiment d’équité.
Une remise en question nécessaire ?
Plusieurs représentants entrepreneuriaux interpellent ainsi les pouvoirs publics, appelant à rééquilibrer les dispositifs fiscaux.
Par exemple, élargir l’accès à certaines niches actuellement réservées uniquement aux retraités permettrait de :
- Soulager la pression fiscale des petites entreprises et indépendants
- Promouvoir l’investissement locatif chez les entrepreneurs
- Renforcer l’attractivité entrepreneuriale en France
Le débat continuera probablement à s’animer l’année prochaine, lors des débats liés à la prochaine loi de finances.

Au-delà de la fiscalité, une nécessité de cohésion sociale
L’équilibre fiscal tient aussi à des principes éthiques et sociaux. Les régimes fiscaux différenciés selon les statuts socio-économiques cristallisent souvent les tensions et interrogent l’équité du système.
Pour les observateurs avisés, une réflexion globale sur la richesse produite par chaque catégorie et sur leur participation au financement public reste souhaitable afin d’apporter plus de cohérence au système fiscal français.